Victime civile

Jean-Pierre BABEL né le 30 avril 1856 était le fils cadet d’une fratrie de sept enfants nés de l’union de Jean Pierre BABEL sénior et Marie Adélaïde GILLET

Agriculteur, il s’est marié le 27 mai 1884 à 28 ans à Franconville avec Joséphine HOCQUART.

De cette union, 6 enfants ont vu le jour : l’ainée Jeanne Joséphine qu’il a eu à l’âge de 29 ans, un an après deux jumeaux fille-garçon Lucienne et Lucien tous deux décédés à quelque jours d’intervalles dans leur première semaine de naissance, trois ans après est née Louise Gabrielle ; deux ans plus tard Robert Camille puis deux ans après le petit dernier Marcel Edouard

Fusillé le 24 août 1914 au soir à son domicile, trois versions différentes des faits sont données

Acte de décès
« L’an mil neuf cent quatorze, le vingt-six août, à sept heures du matin, par devant nous, FLEURENCE Emile, maire et officier d’Etat-Civil de la commune de Franconville,  arrondissement de Lunéville, Département de Meurthe-et-Moselle, sont comparus BABEL  Jules, âgé de 56 ans, maréchal, frère du défunt,  et Babel Jeanne, épouse GILLET, âgé de 29 ans, sans profession, fille du défunt, tous deux domiciliés à Franconville, lesquels ont déclaré qu’aujourd’hui, à cinq heures, ils ont trouvé le corps de BABEL Jean-Pierre, cultivateur, né à Franconville, le trente avril mil huit cent cinquante-six et domicilié au même lieu, fils de feux BABEL Jean-Pierre et GILLET Adélaïde, et époux de HOCQAURD Joséphine, lequel a été fusillé par les Allemands dans la nuit du 24 au 25 août , au lieu-dit Derrières les Grands Jardins. Après nous être assuré du décès, nous avons dressé le présent acte sur les deux registres à ce destiné, que les déclarants ont signé avec nous après lecture. »

Extrait du traité de Versailles 
Crimes de Franconville, Moriviller et Lamath, Pillages et assassinats
La maison de Matz fut incendiée; un soldat da 17°, R. I. bavoroise pénétrant dans la maison de M. Ba- bel, aperçut un militaire qui était en réalité un de ses camarades, mais qu'il prit dans l'obscurité pour un Français et qu'il tua d'un coup de fusil. " Aussitôt après l'incident les chefs, qui n'ignoraient pas les circonstances de cette mort, ordonnèrent pourtant l''arrestation puis l'exécution de M. Babel, qui fut tué d'un seul coup de feu à la gorge.  24 août 1914 (Franconville, Moriviller, Lamath) [Meurthe-et-Moselle]. 

La connaissance du passé peut parfois aussi reposer sur la transmission et la mémoire familiale. Celle-ci recoupe souvent les sources officielles mais peut parfois en différer sur certains points.
Voici les informations données par la famille BABEL.

Un premier convoi était arrivé en fin d’après-midi et les soldats allemands avaient demandés aux habitants de la nourriture. A la tombée de la nuit, un soldat allemand était à table chez Jean-Pierre Babel alors que venait d’arriver un second convoi. Un de ces nouveaux soldat allemand faisant le tour extérieur de la maison aperçu par la fenêtre son compatriote qui mangeait. Il a pris son fusil et lui a tiré dessus le tuant sur le champ. Le soldat n’a jamais avoué son acte et Jean-Pierre Babel a été accusé, jugé puis en bas de la côte au carrefour de la route de Landécourt pendu à un chêne qui n’existe plus. Les officiers allemands ne se contentèrent pas de cette punition, ils ont ordonné aux soldats de passer l’un après l’autre pour lui assener un coup de baïonnette chacun. Le lendemain matin Jeanne sa fille et Jules le frère de Jean-Pierre se sont rendus à la mairie pour déclarer sa mort, le corps ayant été retrouvé à cinq heures du matin.

La guerre de 1914 - 1918 aura fait six victimes sur le territoire de la commune et six enfants du village morts aux combats pour  la France.